Ce n’est pas toujours le cas des personnes accueillies à Corot. « Le soin de Soi » est rarement leur priorité.

Leur histoire déstructurante, faite de ruptures et de violences, les a blessés et déboussolés. Comment pourraient-ils prendre soin d’eux-mêmes alors que jamais personne n’a pris soin d’eux ? Leurs difficiles conditions de vie conduisent souvent à l’exclusion ou pire à l’indifférence et accroissent leur sentiment de mal-vivre.

Dès lors la perte de la confiance en soi et du respect de soi-même ferme l’horizon ; « je ne vaux pas grand-chose ou plus grand-chose ».

C’est cette spirale du désespoir qu’il nous faut inverser ; d’abord en donnant du sens à ces souffrances accumulées puis en manifestant par nos paroles et nos gestes notre profonde préoccupation pour une personne, pour une vie qui, bien sûr, en vaut la peine.

L’écoute, le respect, l’attention, l’amitié peuvent redonner confiance en soi et donner un autre visage à l’autre.

C’est la condition pour réunifier en soi ce que la vie a dissocié, retrouver le désir et la capacité de vivre en acteur les événements heureux et les moments difficiles de la vie en société.

« Prendre soin de l’autre », c’est lui permettre de retrouver le goût et la force de « prendre soin de lui ».

Régis d’Hérouville, Président