L’exclusion radicale, c’est l’immobilité absolue qui finit par arracher l’individu à tout réseau, même familial, et la crise actuelle aggrave encore ce phénomène.

D’où l’idée simple de favoriser des rencontres entre personnes qui ont mutuellement quelque chose de précieux à s’apporter et refusent de réduire les uns et les autres à leur pauvreté ou leurs richesses matérielles.

Tous les réseaux d’échanges de savoirs participent à cette dynamique. En invitant par exemple des personnes d’origines diverses à préparer ensemble un repas, il s’agit moins d’introduire à la gastronomie que de donner un sens nouveau à des gestes quotidiens.

Quand cette compétence est à nouveau partagée, elle permet de développer des échanges, de partager les difficultés de la vie et de bâtir d’autres relations.

De la même façon, mettre en relation des personnes isolées avec un réseau de jeunes, d’adultes, d’associations diversifiées leur permet de prendre conscience de leurs goûts et de leurs compétences, d’en développer de nouvelles, de découvrir leurs droits et leurs devoirs à travers le dialogue et l’action, d’accéder, comme d’autres, à la formation, à l’emploi, au logement.

L’essentiel se joue dans le « vivre avec », chaque jour, au prix de la conversion du regard de chacun.

La qualité de la présence à l’autre est la meilleure réponse à l’exclusion. Car cette qualité de présence exige le temps donné, la patience, la tendresse, l’humour, l’amitié, l’amour dans la durée.

Pour notre société, il est vital de rétablir les conditions d’un « vivre ensemble » qui rassemble les personnes, même si elles paraissent appartenir à des groupes sociaux contrastés.

C’est ce à quoi, Corot Entraide, à côté de nombreuses autres associations, grâce à ses bénévoles, ses salariés, ses partenaires, s’emploie activement dans son action auprès des jeunes, des familles et des personnes en situation d’exclusion.

Régis d’Hérouville, Président